• Eurobarometer.

MODÈLES DE SPORT DANS L’UNION EUROPÉENNE

Classé dans : Accueil, Europe, Politique | 0

Le sport constitue un puissant levier tant par les valeurs qu’il incarne (solidarité, dépassement de soi, respect, etc.), que par son fort impact sociétal. Parler de sport permet d’aborder des thématiques telles que la santé, la mixité, la cohésion sociale, le volontariat, mais aussi le développement économique (dont relève plutôt le sport de haut niveau et sa dimension d’attractivité), la lutte contre les discriminations ou bien encore l’intégration de toutes formes de handicap.

Mais le sport est un domaine qui relève encore de la souveraineté des Etats. Chaque pays l’organise et l’appréhende différemment, selon sa culture, son histoire, son ambition politique aussi. Cette diversité, que l’on retrouve dans bien d’autres domaines, fait la richesse de notre continent, et la force du projet européen « Unis dans la diversité », la devise de l’Union européenne, illustration parfaite des valeurs du sport reconnues dans le Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne (article 165) dans son principe, la spécificité du sport et de son organisation.

Ce modèle est un cadre général car l’UE n’a pas de compétence dans le domaine des sports, qui reste de la prérogative de chaque Etat, au titre du principe de subsidiarité. Il repose sur la solidarité entre le sport professionnel et le sport pour tous, sur l’ouverture des compétitions et sur l’autonomie du mouvement sportif. 

D’ailleurs, le seul exemple de compétition dans laquelle l’Europe est représentée, c’est la Ryder cup : La Ryder Cup est un trophée de golf créé en 1927, légué par Samuel Ryder, qui récompense tous les deux ans le vainqueur du tournoi qui oppose par équipe depuis 1979 l’Europe et les États-Unis. Pas nécessairement et regrettablement le sport le plus accessible.

 

Pour étudier l’organisation du sport dans un pays, deux critères sont généralement pris en compte :

  • le degré d’intervention de l’état, 
  • la structuration et l’organisation du mouvement sportif

Le modèle d’organisation du système sportif français est de type «non interventionniste», comme il l’est en Belgique, ou en Europe du Nord (l’état n’intervient pas autrement qu’en soutien financier), et consolidé (au niveau de chaque entité fédérée), ce qui signifie que le mouvement sportif n’a qu’un seul organe de représentation auprès du gouvernement, ce qui fait apparaitre deux types de clivages dans l’organisation du sport en Europe :

  • un clivage Est-Ouest où certains pays d’Europe centrale restent très influencés par l’ancien modèle soviétique, pour lequel le sport était une donnée politique, vécue, conçue et administrée comme un modèle de propagande politique, les résultats des sportifs (aux jeux olympiques en particuliers) étant sensés vanter les mérites du modèle d’Etat.
  • un clivage Nord-Sud dit «interventionniste» qui met en évidence une intervention plus générale et de soutien financier de la part des pays du Nord, (Grande Bretagne, Suède, Finlande, Pays Bas), alors que les pays du Sud considère le mouvement sportif comme relevant de leurs compétences directes, un service public qui doit être promu, développé et financé). C’est le cas de la France, et de la Belgique, mais aussi de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal.

Le second critère est le degré d’intégration (on dit de consolidation) du modèle dans lequel on tend vers une représentation unique du mouvement sportif auprès du Gouvernement (allant jusqu’à la fusion du Comité National Olymplique avec la confédération des fédérations sportives afin de former un seul organe). A des degrés divers, c’est le cas de la France, de l’Allemagne, de la Belgique …

On considère souvent le modèle Britannique (avec celui de l’Espagne dans une moindre mesure) comme étant le plus performant dans le sport de haut niveau, notamment parce qu’il met en évidence l’intérêt économique du sport, alors que ces deux modèles sont structurés différemment (interventionniste pour l’Espagne, et libéral pour la Grande Bretagne).

 

Les Européens sont-ils vraiment sportifs ?

Si plus de 40% des Européens pratiquent une activité sportive plus ou moins régulièrement, l’étude Eurobaromètre de 2014 a révélé aussi que 42% des Européens ne pratiquent jamais de sport, avec une augmentation de 3% depuis l’enquête précédente réalisée en 2009. C’est pourquoi, au niveau national comme au niveau européen, des politiques sont menées pour promouvoir le sport. La Commission Européenne a introduit en 2015 la Semaine européenne du sport (European Week of Sport, EWOS) dont la troisième édition se déroulera le 23 septembre prochain s’inscrit dans ce contexte.

 

 

Un grand merci à Michel Pautot et à son père (Légisport) de m’avoir invité à présenter le travail dont ce rapide résumé est extrait. L’intervention présente les avantages et inconvénient de chaque modèle (pays par pays), et les compare en terme de résultats, tant en terme d’éducation qu’en terme de performance.

 

Suivre Frédéric Poitou:

Frédéric Poitou est né à Rouen, et y a fait des études au Conservatoire en musique-études en section piano. Il s'est ensuite orienté vers des études scientifiques où il a obtenu un diplôme d'ingénieur, puis un doctorat en Chimie. Il est Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, et agrée par les Institutions Européennes.