Hier soir (ndlr le 3 Mai 2017) , le débat n’a pas été à la hauteur de l’attente de notre pays.
Voici une version toute politiquement correcte, digne d’un candidat aux législatives : “La nécessaire volonté de sortir notre pays de la crise entraîne une mission qui exige somme toute l’élaboration d’un plan correspondant véritablement aux exigences légitimes de chacun. L’effort prioritaire en faveur du statut précaire des exclus obligerait à la prise en compte encore plus effective de solutions rapides correspondant aux grands axes sociaux prioritaires. Or, et j’ai depuis longtemps défendu l’idée que l’effort prioritaire en faveur du statut précaire des exclus nous oblige tous à aller de l’avant dans la voie d’un processus allant vers plus d’égalité.”
Plus clairement ; Hier soir, Marine le Pen a été fidèle à elle-même : Populiste, aboyeuse, poissonnière, vulgaire, sans vision.
Tellement occupée à insulter, invectiver son contradicteur, elle en a oublié de développer son propre programme, au point qu’il a fallu une petite phrase assassine, bien que tout en douceur pour la ramener à la réalité : «Madame Le Pen vous êtes en train de lire une fiche qui ne correspond pas au dossier dont vous parlez …».
A moins que ça ne soit que la preuve qu’elle n’en a pas vraiment, au delà des simples récurrences que sont “immigration, sécurité, Islam” et autre amalgames dignes de Tixier-Vignancourt.
Son discours est tel que la doctrine de son parti, dogmatique, sans aucun fondement technique ou pragmatisme opérationnel. Ses propositions sont floues, impossibles à mettre en place et n’auraient sur notre pays que des conséquences désastreuses.
Sa position sur l’Euro est révélatrice. Révélatrice d’un parti sans ressource électorale à la recherche d’un second souffle qui cherche par tous les moyens à adoucir une position insensée mais qui étayait le programme général du FN (la sortie de l’Euro). Alors on navigue de non-sens, en contre-sens, de mensonge en contre-vérité, d’approximations en propagandes.
Sur la justice, les propositions sont totalement aberrantes, pour certaines inconstitutionnelles, et globalement non conforme au projet républicain.
Bref, plus on avance, plus elle se révèle tenancière d’une vieille boutique populiste, héritière d’une tradition vichyste, pétiniste, une bateleuse de poissonnerie porteuse d’un projet qui cristallise les colères de tous bords, mais qui ne propose rien de bien sérieux. Une sorte de troll-trump ! Il est des rides que les meilleurs liftings et le botox ne savent plus gommer.
Alors, comme Geert Wilders aux Pays-Bas, comme Norbert Hofer en Autriche, je pense tout autant que je l’espère, qu’elle perdra les élections présidentielles. Pour les raisons précitées, mais aussi – et grace – à l’élection de Trump et au Brexit. Car ces deux évènements, liés par une langue et des intérêts historiques communs ont juste fait prendre conscience aux français comme aux européens, que bien que faillible, l’Europe est notre espace et l’Euro son lien commun.
Elle périra par où elle a pêché, le jour où elle scella dans un accord scélérat une alliance avec Dupont-Aignan en rognant comme sur un os enterré, le corpus général de son programme originel qui portait de fait en lui même, les éléments de sa propre disparition.
Les présidentielles, c’est plié. Mais les législatives arrivent, et les rancoeurs qui s’élèvent déjà des vieux partis à qui l’on a retiré leurs privilèges “d’établis”, ne manqueront pas d’inciter les militants à se venger de cette élection qui a rangé leurs partis au rayon des souvenirs.
