LE DEBAT SUR LA LAÏCITE : LES ASSOCIATIONS LAÏQUES ET CONFESSIONNELLES SONT CONTRE !

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laicite_acadLorsqu’on lit ces déclarations, on se demande qui peut encore être favorable à ce débat, pour moi inutile pour plusieurs raisons, principalement :

Ca n’est pas à un parti, même si j’en fais partie, d’organiser ce type de débat de société
Les lois actuellement en vigueur impliquent déjà et de facto tous les éléments de ce débat inutile
L’approche d’échéances électorales nationales laisse envisager un débat d’opportunité.

Enfin, et c’est peut être le plus important : Ré-ouvrir le débat reviendrait à considérer la Loi de 1905 comme obsolète, ce qu’elle n’est évidemment pas. Cette Loi exceptionnelle, est la quatrième devise de la République. Elle est constitutionnelle, et complétée par les textes suivants (circulaire de 1994, rapport Debray de 2002, rapport de 2003, Loi de 2004).

A t on besoin de stigmatiser un peu plus telle ou telle communauté, ou a-t-on plutôt besoin d’imposer l’interculturalisme comme modèle de notre Société, pour permettre l’intégration, plus que l’exclusion ?

Alors, si à titre personnel je suis un ardent défenseur de la laïcité à la Française, je m’associe pleinement à ces déclarations, et aux prestigieuses signatures qui la publient.

Télécharger la contribution sur l’interculturalisme ICI

Télécharger la contribution sur la laïcité ICI

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Manifeste des Associations et Organisations laïques

Paris, le 31 mars 2011

LAÏCITE : PAS DE FAUX DEBATS, RIEN QUE LA LOI

Les faux débats lancés sur l’Islam et la Laïcité sont lourds de menaces dès lors qu’ils

instrumentalisent des peurs et stigmatisent des citoyens.

Il n’y a pas de débat à ouvrir sur l’Islam ou sur d’autres religions. La République n’a pas à juger

du contenu des croyances. L’ Etat a mission de faire appliquer la loi de Séparation des Eglises et de

l’Etat, le principe d’égalité des droits, et non d’encourager le communautarisme.

Les manquements graves aux principes de Laïcité, à l’origine des atteintes à la citoyenneté

républicaine, sont la conséquence des compromissions, des transgressions qui se sont succédées

depuis de longues années, et des atteintes aux droits économiques et sociaux. Les partis républicains doivent prendre leurs responsabilités.

Il n’y a pas de faux débats à ouvrir sur la Laïcité, mais à faire appliquer la loi de 1905, toute la loi de 1905, rien que la loi de 1905.

SIGNATAIRES :

Arab Women’s Solidarity Association France

Association EGALE

Association Laïcité-Liberté

Association Le Chevalier de la Barre

Association Libres MarianneS

Association des Libres Penseurs de France

Centre d’Action Européenne Démocratique et Laïque

Comité Laïcité République

Comité Valmy

Conseil National des Associations FAmiliales Laïques

Fédération française de l’Ordre Mixte International « Le Droit Humain »

Fédération Nationale de la Libre Pensée

Grand Orient de France

Grande Loge Féminine de France

Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm

Grande Loge Mixte de France

Grande Loge Nationale de France

Grande Loge Mixte Universelle

Les Comités 1905

Ligue des Droits de l’Homme

Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme

Loge Nationale Française

Observatoire International de la Laïcité Contre les Dérives Communautaires

Regards de Femmes

Solidarité Laïque

SOS Racisme

Union des FAmilles Laïques

Contact médias : martine.cerf@orange.fr

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Déclaration des mouvements religieux :

“Débat sur la laïcité ?” Sérénité, attention et réflexion appliquées :


La Conférence des Responsables de Culte en France a été créée le 23 novembre dernier et elle regroupe six instances responsables du Bouddhisme, des Églises chrétiennes (Catholique, Orthodoxe, Protestante), de l’Islam et du Judaïsme. Cette initiative est justifiée par la volonté d’approfondir notre connaissance mutuelle, par le sentiment de contribuer ensemble à la cohésion de notre société dans le respect des autres courants de pensée, et par la reconnaissance de la laïcité comme faisant partie du bien commun de notre société.

La laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis. Il nous parait capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation.

Nous signons ensemble cette tribune sans aucun esprit polémique ou partisan. Une parole commune nous semble néanmoins nécessaire. Notre cohésion au sein de la Conférence que nous avons fondée, est significative dans notre société française. Elle a été rendue possible grâce notamment au climat de coopération instauré entre les religions, que la “laïcité à la française” et ses évolutions depuis plus d’un siècle ont permis.

Mais cette cohésion ne signifie pas pour autant uniformité ! Elle ne nous engage nullement en faveur d’un quelconque amalgame syncrétiste ou d’un nivellement de nos positions individuelles et celles des cultes que nous représentons. Nous travaillons ensemble dans la confiance, en intégrant nos histoires et identités respectives. Nous continuons à avoir des approches différenciées sur telle ou telle question, sans pour autant faire de nos différences des facteurs d’opposition. Nous sommes déterminés à réfléchir et à œuvrer ensemble sur la durée, en relation avec les autorités et les forces vives de notre pays, afin que le facteur religieux y soit un élément de paix et de progrès.

L’accélération des agendas politiques risque, à la veille de rendez-vous électoraux importants pour l’avenir de notre pays, de brouiller cette perspective et de susciter des confusions qui ne peuvent qu’être préjudiciables. Nous en sommes conscients. Cela ne doit pas nous dissuader pour autant de rappeler l’essentiel quand il le faut. Nous restons très attentifs aux évolutions profondes de notre société, notamment celles qui concernent les religions, dans le respect du cadre de la République. Ces évolutions appellent parfois des adaptations voire des améliorations du cadre juridique et règlementaire de l’expression et de la vie des cultes en France. Nous ne manquerons pas d’être une force positive de propositions dans ce sens.

Faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ? Le débat est toujours signe de santé et de vitalité. Le dialogue est toujours une nécessité. Il a un rôle majeur dans une société libre, démocratique et respectueuse de la personne humaine. Mais un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ? Ce ne sont ni les débats, ni les travaux qui manquent dans ce domaine ! La Loi 1905 est déjà plus que centenaire. Elle a permis d’apporter depuis lors des solutions à des questions nées de nouvelles situations et des évolutions de notre société dans un monde de plus en plus rapide. Tous les cultes adhèrent sans réserve à ses principes fondamentaux tels qu’ils s’expriment en particulier dans ses deux premiers articles. Mais les modalités d’application de ces principes restent toujours perfectibles. Faut-il recenser tous les colloques et autres séminaires qui ont abordé en long et en large la question de la laïcité et de ses applications dans notre pays depuis des années? Faut-il rappeler, dans la période récente, les travaux étendus et exhaustifs de la Commission présidée par le Professeur Jean Pierre MACHELON qui ont donné lieu à un rapport sur les « relations des cultes avec les pouvoirs publics » remis au ministre de l’intérieur le 20 septembre 2006 ? Ce rapport avait abordé d’une manière approfondie les différents aspects liés à l’exercice du culte en France dont celui du « support institutionnel » de son exercice dans notre pays. Faut-il rappeler de même les travaux du « Groupe juridique inter-cultes » qui travaille depuis 2007, dans le prolongement des recommandations du Groupe MACHELON, au sein du Ministère de l’intérieur, et où siègent des représentants des principaux cultes ? Ce groupe a bien fonctionné et a permis la publication de plusieurs circulaires dont la dernière, du 23 juin 2010, conjointe aux Ministères de l’intérieur et des finances, aborde d’une manière détaillée à l’attention des préfets, des directeurs départementaux des finances publiques et des trésoriers payeurs généraux, les différents aspects liés au « support institutionnel de l’exercice du culte en France » ? Faut-il rappeler aussi la production intellectuelle abondante d’articles et d’écrits divers, ainsi que les nombreux ouvrages qui paraissent sur l’histoire, les fondements, la pratique et les perspectives de la laïcité en France ? La liste en sera longue. Elle illustre parfaitement toute la richesse et la profondeur de notre expérience française de la laïcité. Nous y reviendrons lors de la rencontre publique que nous comptons organiser en octobre prochain.

Secouée par des crises à répétition, politique, économique, financière et morale, la période actuelle manque de lisibilité mais sans doute pas d’espérance ! Le devoir de ceux qui sont « en responsabilité » consiste à éclairer le chemin et à élaborer des solutions conformes au bien de tous. N’ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons. Nous militons ensemble pour une laïcité de bonne intelligence.

La laïcité n’est pas séparable des valeurs fondamentales que nous partageons, en particulier de la dignité et du respect de la personne humaine et de sa liberté inaliénable. Ces valeurs qui ne peuvent s’épanouir que dans la confiance mutuelle source de paix pour notre société.»

SIGNATAIRES :

– Cardinal André VINGT-TROIS, président de la Conférence des Évêques de France, avec Mgr Laurent ULRICH, vice-président de la Conférence des Évêques de France

– Pasteur Claude BATY, président de la Fédération protestante de France, avec le pasteur Laurent SCHLUMBERGER, membre du Conseil de la Fédération protestante de France, président du Conseil national de l’Église réformée de France

– Métropolite EMMANUEL, président de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France, avec le Métropolite Joseph, secrétaire de l’Assemblée des Evêques orthodoxes de France et Mr. Carol SABA, porte-parole de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France

– Grand Rabbin Gilles BERNHEIM, Grand Rabbin de France, avec le rabbin Moshé LEWIN, porte-parole du Grand Rabbin de France

– M. Mohammed MOUSSAOUI, président du Conseil français du culte musulman, avec M. Anouar KBIBECH, secrétaire général du Conseil français du culte musulman

– Révérend Olivier WANG-GENH, président de l’Union bouddhiste de France

Suivre Frédéric Poitou:

Frédéric Poitou est né à Rouen, et y a fait des études au Conservatoire en musique-études en section piano. Il s'est ensuite orienté vers des études scientifiques où il a obtenu un diplôme d'ingénieur, puis un doctorat en Chimie. Il est Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, et agrée par les Institutions Européennes.

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