POUR QUELQUES CIRCOS DE PLUS POUR LES COPAINS …

Classé dans : Politique, Société | 0

… et un petit maroquin pour moi …

Après avoir lâché Fillon – au grand soulagement des centristes – Jean-Christophe Lagarde a fini par rentrer dans le rang et refaire allégeance à un programme qui n’a rien de social, rien d’Européen, et ne comporte pas grand chose d’autre qu’une taille en règle chez les fonctionnaires pour justifier une diminution de la dette publique si chère aux centristes.

Au lieu de brader en le vendant l’héritage de Borloo, pourquoi Jean-Christophe Lagarde ne s’est il pas présenté lui-même finalement ? Est-ce qu’il aurait sagement lu que sa cote de popularité dans le baromètre TNS est passé de 8% en 2015 à moins de 5% en 2017 ?
Est-ce pour cette incapacité à exister, depuis que Borloo s’en est allé soigner en Afrique son désenchantement  de la politique nationale qu’un par un, les centristes rejoignent Macron ?

Parmi ceux là, on ne peut pas taxer Jean-Louis Bourlange d’aller à la gamelle, puisqu’il est retiré de tout mandat. Mais son opinion n’en est pas moins pertinente, au contraire. Car le Centre n’est pas une dimension tiède, faite d’un mélange fade d’eau chaude et d’eau tiède. C’est une véritable ligne incarnée en son temps par Giscard, sociale, libérale et européenne, en total désaccord avec les tendances conservatrice, tatchérienne de la tendance Fillon, la tentation autoritaire, identitaire, voire nationaliste incarnée par l’extrême droite, dont la fange sarkozyste de Les Républicains se rapproche dangereusement avec Dupont-Aignan comme ligand. Si le centre est parfois qualifié de girouette, c’est plus parce que les deux autres pôles fluctuent dans leurs propositions pour mieux s’adapter aux attentes des électeurs, qu’une fluctuation du Centre lui-même qui par définition ne bouge pas.

Etre centriste, ne signifie pas être incapable de prendre position ou décision. Etre centriste, c’est appliquer les recettes d’un juste équilibre entre les deux pôles qui clivaient la politique depuis plus de deux siècles.

Ce clivage n’existe plus depuis que François Hollande parle à la droite, Alain Juppé à la gauche, Nicolas Sarkozy à l’extrême droite, et Marine Le Pen à l’extrême gauche. Preuve si nécessaire que les extrêmes se rejoignent en une forme de national-populisme, alors que les tendances modérées peuvent converger vers une forme de consensus vers un courant issus des années 70.

« Après des années d’alternances infructueuses et de cohabitations confusantes, les Français dans leur majorité ne font de plus de différences entre la droite et la gauche” (Jean-Louis Bourlanges)

Quant à l’axe de révolution de la pensée centriste, l’Europe, c’est bien l’ensemble des gouvernements de gauche molle, incapable de prendre une décision dans un sens ou dans l’autre, qui l’a tuée dans l’esprit des eurocitoyens qui, plutôt que la considérer comme notre chance, la considèrent comme responsable de tous nos maux. Tant François Hollande que Nicolas Sarkozy ont fait une erreur en tentant de convaincre les pays du Sud de se rallier à leurs panaches blancs. L’axe européen, c’est Paris – Berlin, pas Paris – Méditerranée, et dans ce flou entretenu, pour le moment, la France est disqualifiée faute d’avoir tenu ses engagements en faisant les réformes structurelles – voire institutionnelles – nécessaires, et en revoyant drastiquement son budget de fonctionnement à la baisse.
Ces deux derniers points auraient peut être suffit à ce que les britanniques décident de rester dans l’UE plutôt que partir dans une aventure très hasardeuse en votant pour le Brexit, ce qu’ils semblent déjà regretter. Les deux seuls grands leaders de dimension européenne actuellement ne sont ni français, ni allemand, mais belge (Guy Verhofstadt@GuyVerhofstad) et italien (Mateo @matteorenziufficiale)
Les difficultés de l’Europe ne sont pas fondamentalement liées à des problèmes structurels, ou de transfert de compétence, mais à l’absence de véritable leader – ou à tout le moins un couple franco-allemand faisant fonction -.

Voici donc le plus beau discours que je n’ai jamais entendu sur le Centrisme. Il émane de Jean-Louis Bourlanges, Président de la Fondation du Centre, ancien UDF, Gaulliste de gauche. Il a été donné à l’occasion des Ateliers des Radicaux à Lyon, samedi 4 Septembre dernier, à l’invitation de Jean-Louis Borloo.

Après les Illustres radicaux (Clémenceau, Gambetta, Daladier, Zay, Edgar Faure, JJSS, André Rossinot), les centristes (Schuman, Lecanuet, Poher, Barre, Veil, Mehaignerie), l’avenir se jouerait il avec un Centre de tendance Gaulliste social, écolo-progressiste, humaniste et laïque pour Les Républicains ?

l’UMP de l’époque aurait du réfléchir un peu plus, avant de toiser avec une posture un peu arrogante les radicaux et les Centristes qui avaient contribué à fonder notre mouvement.

Cette vidéo que j’avais postée en Septembre 2012, prend toute sa dimension à l’approche des primaires :

Après les présidentielles, ca n’est pas un parti qui dirigera mais une coalition d’alliance, pour ne pas dire d’Union nationale. Aucun doute que si c’est Macron qui l’emporte, il n’aura aucune difficulté à former un gouvernement avec ceux qui – comme les résistants français du 9 Mai 1945 – l’auront opportunément rejoint !

 

 

 

Suivre Frédéric Poitou:

Frédéric Poitou est né à Rouen, et y a fait des études au Conservatoire en musique-études en section piano. Il s'est ensuite orienté vers des études scientifiques où il a obtenu un diplôme d'ingénieur, puis un doctorat en Chimie. Il est Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, et agrée par les Institutions Européennes.