Je viens d’apprendre par un échange intense et riche avec quelques bons copains, que le fichage S serait de nature à permettre de prouver suffisamment la culpabilité d’un individu, afin de l’expulser. Certains pensent même que cela pourrait même sufir à motiver la déchéance de nationalité, suprême sanction pour un fou qui s’apprête à mourir … 😉
Bon. J’ai donc regardé ce qu’était le fichage S.
Date de création :
Années 1960. En période de guerre froide, elle permet de suivre les déplacements des espions, mais aussi des diplomates des pays de l’Est, de leurs proches et des employés des ambassades, souvent chargés de mission de renseignement dans leur pays hôte.
Qui concerne-t-elle ?
Aujourd’hui, la fiche S, pour «sûreté de l’Etat», regroupe principalement des suspects liés à l’islamisme radical, mais aussi des militants d’extrême gauche ou de l’ultradroite, des hooligans ou encore des activistes identifiés parmi les Black Blocks. Le nombre de fiches S n’est pas communiqué et évolue sans cesse.
Quelle surveillance pour les personnes fichées ?
L’objectif est de recenser les déplacements et les fréquentations des fichés S. Ceux-ci peuvent par ailleurs se voir refuser certains postes dans la fonction publique.
Chaque fiche est classée de S2 à S15. Cette numérotation indique aux forces de l’ordre les consignes à adopter en cas de contrôle (par exemple : «relever les identités des accompagnants»). Ces consignes ont encore pour objectif de collecter un maximum de renseignements. La fiche S14 correspond aux combattants étrangers partis mener le djihad sur le théâtre des opérations et qui en sont revenus. Un seul et même suspect peut être visé par plusieurs fiches (S2 et S10, par exemple).
Cette fiche S ne constitue en fait que l’une des nombreuses catégories de fiches d’un seul et même fichier, vieux de quarante ans, celui des personnes recherchées. Créé en 1969, il rassemblerait les noms de plus de 400 000 personnes, aussi bien des militants altermondialistes que des membres du grand banditisme ou encore des mineurs signalés pour fugue.
Chacune des 21 catégories est identifiée par des lettres :
« AL » pour les aliénés,
« E » pour la police générale des étrangers,
« IT » pour les interdits de territoire,
« M » pour les mineurs en fugue,
« PJ » pour ceux recherchés par la police judiciaire,
« R » pour l’opposition à la résidence en France,
« S » pour sûreté de l’Etat,
« T » pour les débiteurs du Trésor,
« TE » pour l’opposition à l’entrée en France,
« V » pour les évadés.
Selon Le Monde, « le contenu précis de ces fiches est réglementé par la loi. Y figurent l’état civil, l’alias s’il existe, le sexe, le signalement, une photographie, les « motifs de la recherche » ainsi que la « conduite à tenir en cas de découverte ». Une « fiche S » est ensuite graduée par des chiffres, de « S1 » à « S16 », selon la réponse à apporter en cas de découverte de la personne fichée. Par exemple, « S14 » correspond aux djihadistes de retour de Syrie ou d’Irak, donc potentiellement les plus dangereux.».
Soit le système est obsolète, soit je ne comprends pas bien, car on peut se retrouver “S”, sur dénonciation, ce qui nous rappelle les grandes heures des années 40 …
Peut être faudrait-il réfléchir au calme, et en dehors de tout contexte d’actualité, à des solutions qui ne répondent pas à une attente épidermique des électeurs, et qui soient efficaces, en s’inspirant des pays où le terrorisme islamiste n’existe pas. Or, mis à part les pays qui n’ont pas de passé colonial – cette histoire qui permet de manipuler si facilement des jeunes issus de l’immigration en 3e ou 4e génération et qui sont en déshérence, ou les pays qui n’ont pas de politique extérieur et de géopolitique engagée comme la France, je crois que ça n’existe pas.
En photos, les illustrations prises sur le site du Ministère de l’intérieur. Si ce fichage suffit à déclarer quelqu’un “coupable de présomption”, alors je n’y comprends rien, en effet. Et si une modification de la Loi, permet de faire de ces fiches une preuve de culpabilité, alors toute sanction sera justifiée.