ET SI ON RÉFLÉCHISSAIT ?

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« On a déjà connu beaucoup d’épidémies qui ont contraint à des révolutions culturelles, à de l’adaptation» Boris Cyrulnik

L’Histoire de l’Humanité n’est faite que de sauts comportementaux quantiques dont les peurs sont toujours à l’origine : Peur de la maladie (grandes épidémie comme celle de la peste, de la grippe espagnole), peur du dysfonctionnement d’un système économique et financier (crises de 1929, de 2008), peur du dérèglement climatique de conséquences désormais visibles, peur du fanatisme religieux que nos sociétés affrontent depuis les années 2010.

 

Ca n’est malheureusement pas le bon sens, mais l’angoisse de l’inconnu qui déclenche l’adaptation. La crainte impose in fine ce qu’au bon sens aurait suggéré la raison.

 

Ce 1er Mai particulier survient en même temps que deux moments planétaires synchrones, aussi traumatisants que potentiellement vecteurs d’une main tendue nous incitant à inventer un nouveau modèle sociétal.

  • Un dérèglement climatique qu’il ne nous est plus possible de nier. Il est désormais visible au quotidien et nous impose individuellement une modification profonde de comportement pour rompre avec une société dans laquelle notre seul objectif était de créer les conditions de notre propre confort, au mépris surréaliste de l’espace qui nous nourrit : La planète
  • Depuis quelques semaines, une épidémie mondiale de prolifération anarchique et non contrôlée dont les conséquences sont multiples et nécessitent un effort à la fois global d’organisation de nos nations, et personnel de modifications de notre mode de vie quotidien.

Nous allons devoir modifier très rapidement nos habitudes domestiques et professionnelles pour passer très vite vers une attitude moins consommatrice en énergie, en déplacement, en achats, moins gourmande tout court, tout en préservant notre activité. C’est une simple question d’optimisation.

Nous allons nous rendre compte que nous pouvons produire pratiquement la même chose avec moins d’énergie, ou à l’inverse beaucoup plus avec la même énergie. Nous devrons simplement adapter nos objectifs et optimiser les ressources énergétiques, humaines, technologiques, financières ou économiques que nous mobilisons pour les atteindre.

C’est le terme à la mode : «Changer de paradigme». Cela signifie en sociologie changer la manière dont un groupe réagit à la perception de sa propre condition pour l’adapter au contexte.

L’adaptation mesure la capacité d’un être vivant, ou d’une communauté d’êtres vivants à ajuster son fonctionnement propre à un changement imprévu et inconnu. Ca tombe bien ! C’est juste ce dont notre planète avait besoin pour passer d’un modèle actuel hyper-consumériste, apparu dans les années 60 et par définition dépassé puisqu’il consistait à mettre en œuvre plus de ressources que la planète ne peut en produire, vers un modèle économe en ressources consommées, qu’elles soient humaines, technologiques ou économiques.

Face à la mise à mal de notre modèle sociétal et de ses libertés individuelles par ces crises successives, les barrières de protections ne pourront être que communes, prenant soin de préserver un service public qui s’avère désormais vital au bon fonctionnement de la société à commencer par ses systèmes de protection sociale et de santé, ce dont on se rend compte à mesure que les mesures de confinement restreignent notre liberté de mouvement et nos conditions de vie.

Ces ruptures vont nous contraindre à regarder l’autre comme source de solution et ralentir un temps que nous maîtrisons désormais moins bien. Notre recherche du temps à venir sera une éloge de la lenteur et de l’altruisme, ou ne sera pas !

Le drame de cette situation est que ceux qui se posent ces problématiques seront moins affectés par les conséquences de cette situation que ceux qui ne se la posent pas : Se poser le problème est déjà s’y adapter ce qui met en évidence l’inégalité des populations face à ces crises sanitaires.

Depuis que René Dumont les a dénoncées lors de la campagne présidentielle 1974, les conséquences du dérèglement et du changement climatiques sont une réalité avec des conséquences dans de nombreux domaines (canicules, incendies, cyclones, couche d’ozone, biodiversité, végétation). Elles imposent, désormais depuis une vingtaine d’années des modifications comportementales, de procédures, et de méthodes de travail.

En 2020 et en vertu d’un principe de réversibilité, ce qu’une société a détruit, cette même société peut le reconstruire.

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. », Comme l’a théorisé Lavoisier sous une forme un peu développée dans son traité élémentaire de chimie.

 

Alors, en ce premier Mai qui trouvera je l’espère, vos proches et vous même en bonne santé, si l’on faisait comme la coccinelle sur ce brin de muguet : Si l’on réfléchissait ?

Je vous donne alors rendez-vous l’an prochain, pour un 1er Mai 2021 auquel la puissance de notre réflexion aura rendu l’espoir, à l’image de la réflexion de la coccinelle de ce brin de muguet 2020.
Notre histoire est belle, écrivons la.
Frédéric
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Frédéric Poitou est né à Rouen, et y a fait des études au Conservatoire en musique-études en section piano. Il s'est ensuite orienté vers des études scientifiques où il a obtenu un diplôme d'ingénieur, puis un doctorat en Chimie. Il est Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, et agrée par les Institutions Européennes.