Accompagner, aider, soigner, “porter” un proche atteint d’autisme, quelle qu’en soit la forme, est particulièrement difficile et épuisant pour les aidants, ne serait-ce que du sentiment qu’on ne parle pas le même langage.
Les problèmes sociétaux vont de la scolarisation niveau petite enfance, jusqu’à l’intégration professionnelle d’individus souvent, – pour ne pas dire presque toujours – largement supérieurs en terme de quotient intellectuel.
Coup sur coup, deux informations importantes au sujet de l’autisme.
L’une pourrait concerner une forme d’aide à la socialisation des enfants :
Un diurétique, le bumétanide, pourrait avoir un effet bénéfique sur les symptômes de l’autisme, annonce un article publié mardi dans « Translational Psychiatry » par l’équipe d’Éric Lemonnier et Yehezkel Ben-Ari.
La seconde concernerait plutôt les adultes, et c’est aussi un clin d’oeil puisqu’elle nous vient d’un autiste, Josef Schovanec, (Sciences-Po Paris, docteur en philosophie) , auteur de plusieurs livres et chroniqueur radio (“Voyage en Autistan” sur Europe 1), diagnostiqué à 22 ans comme atteint du syndrôme d’Asperger. Or, c’est lui qui avait été chargé par la secrétaire d’Etat chargé du handicap de la remise d’un rapport déposé ce matin.
“La situation actuelle de l’emploi des personnes autistes en France n’est pas bonne“, souligne-t-il. À Pôle Emploi, elles semblent perçues comme une “population incompréhensible, ingérable et in fine sans solution“, constate Josef Schovanec, suggérant la piste des partenariats avec des acteurs mieux au fait de leurs besoins particuliers.
Il suggère des métiers qui pourraient offrir des débouchés, comme ceux, “parfois hautement techniques“, ce qui peut sembler étrange pour ceux qui ne les fréquentent pas, mais pas pour ceux qui s’en occupent au quotidien.
L’autisme est en effet un trouble du développement qui touche les interactions sociales, la communication verbale et non verbale, et le comportement avec des gestes répétitifs, des rituels. Les autistes souffrent donc souvent d’un manque d’autonomie, d’intégration sociale et d’indépendance, mais sont en revanche souvent très intelligents. Un nouveau-né sur 100 serait atteint de troubles du spectre autistique (TSA) et 650.000 personnes, dont 250.000 enfants, seraient concernés en France.
Or le système français investit beaucoup dans la prise en charge de la scolarisation “classique” des enfants autistes afin de leur permettre d’obtenir un diplôme, en omettant que la finalité est de leur trouver une place dans la société, et donc de les insérer professionnellement.
Schovanec propose, de s’inspirer – une fois de plus – des modèles anglo-saxon, scandinave ou israélien, où les “activités communautaires” sont valorisées. Un “coach social” serait ainsi l’interface de l’étudiant autiste vis-à-vis de l’université. L’autisme est un trouble du développement qui touche les interactions sociales, la communication verbale et non verbale, et le comportement avec des gestes répétitifs, des rituels.
Pour la petite histoire, les start-up sont comme souvent plus pragmatiques que Pôle Emploi ou que les entreprises traditionnelles, puisque la société
Auticonsult ne recrute que des personnes touchées par le syndrome d’Asperger pour tester des logiciels. Un hasard évidemment !
