LES MINI MISS DANS LA TOURMENTE : LAISSONS LES ENFANTS A LEUR PLACE

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00553843_000040Les concours de Minimiss sont dans la tourmente.

J’ai déjà eu l’occasion de publier à de nombreuses reprises sur le sujet, à chaque nouveau concours de MiniMiss, et qui va de Miss embryon, à Miss Mamy (cliquer ICI)

Tourmente judiciaire avec une décision du Tribunal Correctionnel d’Auch a débouté lundi 20 février une organisatrice de concours de beauté pour pré-adolescentes qui demandait un dédommagement après l’annulation en 2011 d’un défilé au théâtre municipal de la cité gasconne. Mireille Meignan, propriétaire à Auch d’un institut de formation en coiffure et esthétique, s’estimait lésée de 9 600 euros suite à l’annulation du concours par la mairie.

Elle a au contraire été condamnée à indemniser le planning familial et une psychologue, Martine Barliac-Bajolle, à l’origine de l’annulation de la manifestation, qui s’étaient émues que des fillettes de 12 ans puissent être exhibées en public dans des postures “dégradantes”. L’organisatrice des concours devra verser 800 euros de dédommagement à la psychologue et 1 000 euros au Planning familial.

Chantal Jouanno, sénatrice de Paris et ex-ministre des sports, a été chargée en novembre d’une mission sur “l’hypersexualisation” des enfants et doit remettre le 5 mars un rapport à la ministre des solidarités, Roselyne Bachelot. Elle pourrait demander que les concours de mini-miss soient mieux encadrés – interdiction du sponsoring, du maquillage, du dénudé – pour qu’ils restent des concours de “princesses”.

Ce rapport, déjà qualifié de rapport “anti lolita” est accueilli très favorablement par tous les psychologues et pedopsychiatres spécialisés, car il pointe enfin du doigt une pratique dangereuse, qui frise parfois la prostitution, et met en tout état de cause des enfants (souvent des filles) en situation d’adultisation trop précose.

L'”hypersexualisation” des enfants est un phénomène encore marginal en France mais qui inquiète les parents. Voilà les conclusions d’un rapport demini-miss la sénatrice UMP Chantal Jouanno, qui propose une série de mesures, comme l’interdiction de la promotion d’images sexualisées des enfants.

Dans ce rapport, remis lundi 5 mars au ministère des solidarités, l’ancienne ministre des sports parle d’un “phénomène de plus en plus présent”. L’“hypersexualisation” des enfants, et notamment des fillettes, renvoie “à la sexualisation de leurs expressions, postures ou codes vestimentaires, jugés trop précoces”, explique le rapport de Chantal Jouanno, chargée par la ministreRoselyne Bachelot de réfléchir au phénomène et aux moyens de l’endiguer.

“CONDUITES À RISQUE”

A l’origine de cette mission : la parution de photos dans le magazine Vogue français de décembre 2010 mettant en scène une petite fille dans des tenues et postures suggestives dérangeantes, qui ont surtout fait scandale… aux Etats-Unis. “La vague de l’hypersexualisation n’a pas encore massivement touché nos enfants”, constate Mme Jouanno. Pour autant, “les parents sont légitimement inquiets”, estime-t-elle, soulignant par exemple que l’“hypersexualisation participe au développement de conduites à risque”, notamment à l’anorexie prépubère.

Si tout le monde en France s’accorde à condamner le phénomène, “le consensus est fragile” et “susceptible de craquer”, explique Chantal Jouanno. En effet, “la société dans son ensemble est hypersexualisée, dès le plus jeune âge on voitapparaître des stéréotypes très clivés garçons-filles, et il y a une puissance du marketing colossale pour rompre la barrière des âges et inciter à adopter des comportements d’adolescents”, poursuit-elle. Elle fait donc une série de recommandations, et suggère par exemple d’interdire qu’un enfant puisse êtrel’égérie d’une marque avant l’âge de 16 ans. “Symboliquement, je propose aussi d’interdire les concours de mini-miss”, dit-elle.

La rapport suggère encore la mise en place d’une “charte de l’enfant”, qui traduise les principes de l’intérêt supérieur de l’enfant dans l’éducation, la consommation ou les médias. Il propose aussi de s’inspirer d’un dispositif mis en place au Royaume-Uni qui consiste à élaborer une charte qui serait signée entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques et recommanderait les caractéristiques de produits destinés aux enfants. Par exemple, au Royaume-Uni, le document préconise que les coupes des vêtements soient adaptées et demande de renoncer aux soutien-gorges ampliformes. Chaque citoyen peut en outre signaler sur un site Internet les produits qu’il juge inappropriés.

Inutile d”indiquer que je suis très favorable à l’ensemble des revendications, motivations, et conclusions de ce rapport. Les petites filles ne doivent pas être les instruments de leur mères pour exister à leur place. Un enfant n’est un enfant que si un parent reste un parent. J’avais déjà plaisanté sur le concept dans un post ancien que je ressors à chaque nouveau concours de MiniMiss, et qui va de Miss embryon, à Miss Mamy (cliquer ICI). Ce récent rapport ne fait que conforter ma position.

Suivre Frédéric Poitou:

Frédéric Poitou est né à Rouen, et y a fait des études au Conservatoire en musique-études en section piano. Il s'est ensuite orienté vers des études scientifiques où il a obtenu un diplôme d'ingénieur, puis un doctorat en Chimie. Il est Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, et agrée par les Institutions Européennes.