IL Y AURA UN AVANT ET UN APRÈS LUBRIZOL

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L’Expert judiciaire n’a pas pour mission de prendre une décision mais de donner un avis technique sur un point précis afin d’éclairer la compréhension de celui qui doit la prendre : le Magistrat.

 

Prêter serment d’Expert judiciaire est une responsabilité importante et un honneur, surtout lorsque l’on est européen convaincu et qu’on le fait dans trois pays différents, Belgique, Luxembourg et France.

C’est la possibilité offerte de restituer à la République ce que son école nous a permis d’apprendre de la maternelle au Doctorat dans une spécialité, la chimie, dont on ignore qu’elle couvre des domaines aussi divers que la qualité de l’air, les pollutions pétrolières, l’œnologie, les encres, documents, cosmétiques et additifs agroalimentaires.

C’est aussi l’opportunité de contribuer au travail législatif de l’Assemblée Nationale et du Sénat.

Dans le cas précis du dossier Lubrizol, c’est enfin le hasard de la vie qui permet à un enfant né à Rouen d’être Expert pour les parties civiles dont il aurait pu faire partie s’il n’habitait désormais Aix-en-Provence.

Comme ce fut le cas après AZF, il y aura un avant et un après Lubrizol car cette catastrophe est exemplaire à plusieurs titres. Le combat engagé par les parties civiles et l’analyse des causes déboucheront nécessairement sur une révision des directives Seveso, et plus largement sur les textes qui régissent la qualité de l’Air que respirent les citoyens-électeurs. Deux problèmes auxquels les aixois sont confrontés du fait du croisement d’autoroutes où circulent des produits dangereux d’une part, et le nombre des sites Seveso situés à portée de nuage de la ville en particulier par le Sud-Ouest, un axe inverse à celui des vents habituels, comme ce fut malheureusement le cas le 26 Septembre à Rouen.

Les actions en justice engagées par les parties civiles ont été possibles via des modes de communication naissants au moment de la catastrophe AZF (18 ans aujourd’hui) et qui sont désormais les principaux vecteurs de la remise en cause par les citoyens de la parole publique : Les réseaux sociaux.

Cette prise de conscience populaire de la vitalité et du pouvoir de la revendication citoyenne impose désormais à la puissance publique de modérer son habituelle assurance.

Tchernobyl, AZF et les réseaux sociaux sont passés par là, la démocratie directe a exploité les petits espaces qui lui étaient offerts. C’est finalement ça la bonne nouvelle.

Suivre Frédéric Poitou:

Frédéric Poitou est né à Rouen, et y a fait des études au Conservatoire en musique-études en section piano. Il s'est ensuite orienté vers des études scientifiques où il a obtenu un diplôme d'ingénieur, puis un doctorat en Chimie. Il est Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, et agrée par les Institutions Européennes.