UN CENTRISTE QUI DISPARAIT, C’EST UN PEU DE BON SENS EN MOINS …

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1435108_000-par2003070322949_640x280Bernard Stasi est décédé hier des suites de la maladie d’Alzheimer, mercredi matin.

Bernard Stasi a été un modèle politique pour moi, comme l’ont été auparavant Jean Jacques Servan Schreiber, Simone Veil, Jacques Delors et Michel Rocard.

Un Humaniste, centriste, Chrétien et Laïc qui part, c’est du bon sens et l’engagement des convictions qui disparait. Je m’étais beaucoup inspiré de l’excellent rapport sur la laïcité qu’il avait rédigé à la demande de Jacques Chirac.

La suite est reprises de la Voix du Nord :

Il savait de quoi il parlait, lui, né espagnol, qui avait fait la démarche, à 18 ans, de devenir citoyen français. C’est en France qu’il était né, le 4 juillet 1930 à Reims, où ses parents – père catalan, mère cubaine naturalisée espagnole – travail-laient dans le champagne. Trop jeune pour être résistant, il fait néanmoins le coup de poing, à l’école, contre les pétainistes. Par solidarité avec un ami juif, il organise un défilé des enfants de sa classe arborant des étoiles jaunes en papier.

Dès l’adolescence, la politique le happe. Ses convictions : l’Europe, et le centrisme – alors incarné par le Mouvement républicain populaire (MRP) -, et le combat antiraciste.

Sa vie durant, ce sportif restera fidèle à sa famille politique. Il n’en sera pas moins étiqueté de gauche par la droite et de droite par la gauche. Sans qu’il n’en ait cure, lui, entré en politique avec Jean Lecanuet et Jacques Duhamel, fidèle en amitié à Jacques Chirac… mais aussi à Michel Rocard qui chercha, en vain, à l’intégrer dans son « gouvernement d’ouverture » en 1988.

Son dernier acte politique fut un clair soutien à François Bayrou à la présidentielle de 2007.

Député d’Épernay – dont il fut longtemps maire – pendant plusieurs législatures, battu en 1993 pour n’avoir pas voté contre la loi É vin interdisant la publicité pour l’alcool, il fut une grande figure de l’Assemblée nationale. Il présida aussi le conseil régional de Champagne-Ardenne.

Sa carrière ministérielle fut courte. Sa condamnation du coup d’État d’Augusto Pinochet, le 11 septembre 1973, au Chili, lui vaudra de perdre le seul portefeuille ministériel de sa carrière, les DOM-TOM, d’avril 1973 à mai 1974.

Ses dernières années lui ont permis de mettre en oeuvre son goût du dialogue sur des sujets sensibles. La commission sur la laïcité, qui porte son nom, aboutira à l’interdiction des signes religieux « ostentatoires » dans les écoles.

Suivre Frédéric Poitou:

Frédéric Poitou est né à Rouen, et y a fait des études au Conservatoire en musique-études en section piano. Il s'est ensuite orienté vers des études scientifiques où il a obtenu un diplôme d'ingénieur, puis un doctorat en Chimie. Il est Expert Judiciaire en France, en Belgique et à Luxembourg, et agrée par les Institutions Européennes.

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